22 Janvier 2014
Le Temps passe, s’écoule insaisissable avec ses joies, ses petits bonheurs, mais aussi parfois avec ses petites et grandes misères …,
Chacun de nous a sa notion du Temps en fonction de son attente, de ses occupations.
Heureusement, il y a une vie à côté du blog, une vie qui actuellement me demande un peu plus de temps... aussi mes billets seront plus espacés que lors des années passées...
Prima
Le temps furtif vient, tourne et rôde
Invisible autour de nos vies
Et l'on entend glisser sa robe
Sur le sable et sur les orties.
Il nous signale sa présence
Minutieuse et souveraine
Par un taret dans la crédence,
Par une moire en la fontaine,
Un craquement, une fêlure.
Rouille qui mord, bloc qui s'effrite,
Doigt qui laisse à la place mûre
L'empreinte où le fruit pourrit vite;
Il ne lui faut pour qu'on l'entende
Passer au fond de nos pensées
Ni la pendule où se distendent
Les aiguilles désenlacées,
Ni l'inflexible voix de bronze
Du campanile ou des horloges,
Ni l'heure qui sonne dans l'ombre,
Ni l'angélus qui sonne à l'aube;
Jamais il n'est plus dans nos vies
Qu'imperceptible et taciturne,
Quand il effeuille en l'eau pâlie
Les pétales du clair de lune.
Henri de Régnier (1864 - 1936 )
***
Henri de Régnier, né à Honfleur ( Calvados ) en 1864, mort à Paris en 1936, fit des études de droit, mais très vite ses goûts le portèrent vers la littérature.
C'est en 1885, qu'il publia ses premiers poèmes " Lendemains "
Amoureux de Venise, il écrivit, entre autres écrits, " L'Altana ou la vie vénitienne.